Le jour où mon mobilier a ruiné mon ego sportif.
Il y a des jours où on prend des grandes décisions :
— changer de vie, changer de coupe de cheveux, arrêter le sucre.
Et puis, il y a des jours où on achète une table basse design.
Moi, ce jour-là, j’ai fait les deux : j’ai acheté une table basse, et j’ai décidé de faire du sport.
📦 Chapitre 1 – Le mobilier qui en impose
Le meuble était somptueux.
Chêne massif, lignes minimalistes, pieds en acier noir. Une pièce maîtresse.
Je l’ai posée au centre du salon comme on installe une œuvre d’art.
Je l’ai contemplée.
Et là, en plein moment de grâce esthétique, une idée m’a traversé l’esprit :
« Et si je faisais quelques pompes devant ? »
Pourquoi ? Aucune idée.
Peut-être pour me sentir à la hauteur de tant de prestance.
Peut-être parce que je venais de voir une vidéo de fitness sur Instagram.
Peut-être parce que, dans un coin de mon cerveau, je me suis dit :
« T’as un beau salon maintenant, faut que ton corps suive. »
🏋️ Chapitre 2 – Le duel silencieux
Je me mets en position. Première pompe. Nickel.
Deuxième. Je croise mon reflet dans la baie vitrée. Concentré, gainé, presque sexy.
Troisième. Ça commence à chauffer.
Quatrième. Mon bras droit tremble un peu.
Cinquième… effondrement.
Et pendant que moi je m’écroule sur mon tapis en rotin, la table, elle, reste impassible.
Digne. Implacable. Zéro effort. Cent pour cent présence.
Je la regarde, à bout de souffle, et j’ai l’impression qu’elle me juge.
Avec ses angles parfaits et son plateau bien ciré, elle me renvoie à mes failles.
Elle me dit, sans un mot :
« Tu veux être design ? Commence par être solide. »
🤕 Chapitre 3 – Le retour à la réalité
Depuis ce jour, chaque meuble de mon salon semble complice de ma défaite.
Le fauteuil me pousse à la sieste au lieu des squats.
La lampe de lecture éclaire mes biscuits apéro plus que mes livres de développement personnel.
Et la table basse ? Elle trône toujours.
Elle sait. Elle m’a vu au sol.
🏁 Morale de l’histoire
Un bon meuble design, c’est plus qu’un objet.
C’est un miroir. Un rappel silencieux de qui on est… et de qui on aimerait devenir.
Alors oui, depuis cet épisode, j’ai recommencé à faire des pompes. Pour de vrai.
Pas pour la table. Pour moi.
Mais je la garde sous les yeux.
Elle est là, comme un coach discret et exigeant.
Et qui sait… peut-être qu’un jour, je ferai dix pompes d’affilée.
Sans m’écraser.
Sans rougir.
Juste pour lui montrer que moi aussi, je suis design.